L'AFMP, histoire d'une idée généreuse

 

Créée le 20 octobre 1995, l’AFMP, association loi 1901 a pour objet : « la gestion, la pratique et le développement de la médecine du travail spécifique à la fonction publique dite "Médecine de Prévention", dans le cadre de loi sur la « santé au travail ».

Un peu d’histoire pour mieux en comprendre les fondements et les objectifs.

Un contexte favorable : le ministère de la défense : un temps d’avance

 Depuis Colbert, dans les arsenaux, la prise en compte des risques professionnels encourus par les personnels civils a, pour la première fois, dans l’histoire de la fonction publique été une réalité.

Ceci a conduit le ministère de la défense a être une référence pour l’ensemble de la fonction publique : il avait en effet développé au profit de ses personnels civils une véritable médecine de prévention et une organisation comportant des comités d’hygiène et de sécurité qui deviendront par la suite des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Lorsqu’en 1982, la fonction publique a décidé de mettre en place un dispositif de ce type, elle s’est tournée vers le ministère de la défense et s’est inspirée de ses réalisations, tout en lui laissant le bénéfice de son avance : en effet, les contraintes de la fonction publique en général étant moindres que celle du ministère de la défense, ce dernier a, par dérogation, obtenu le maintien de ses dispositions plus favorables. Et cette situation perdure encore de nos jours.

La naissance de l’AFMP : de l’idée d’une médecine éthique au service de l’humain

 C’est dans ce contexte que le docteur Christian DUBOURG, médecin militaire, qui a été longtemps conseiller technique à la délégation générale pour l’armement, chargé notamment de la médecine de prévention, et a été, également, entre autres, médecin inspecteur du travail en Nouvelle Calédonie, a eu l’idée, avec d’autres médecins militaires et des ingénieurs de l’armement, de créer l’AFMP[1].

Travaillant dans un milieu où la notion de sécurité n’est pas un vain mot, il était sensibilisé à la prévention des risques professionnels et pensait qu’il fallait apporter à son ministère d’origine, mais aussi à d’autres, une aide efficace et adaptée en matière de médecine de prévention.

En effet, il avait conscience que certaines entreprises de médecine du travail privées privilégiaient la recherche du profit et la rémunération de leurs actionnaires au détriment de l’efficacité et de la sincérité de la mission. Il avait d’ailleurs fait un passage dans une de ces entreprises, qu’il avait quittée rapidement pour cette même raison et avait eu l’occasion, lors du 50éme anniversaire de la médecine du travail, d’exprimer sa conception de la médecine de prévention.

Et, c’est pour éviter cet écueil dans le secteur public qu’il a, avec ses co-fondateurs, créé l’AFMP, sous forme d’une association, dont le but n’est pas la recherche du profit mais la juste rémunération d’un service et dont les membres du conseil d’administration sont bénévoles. Il ne s’agit pas non plus d’un système d’intérim mais bien la mise en place d’une véritable médecine de prévention, avec des professionnels motivés.

Le développement : du ministère de la défense à la fonction publique dans son ensemble

Et cette idée s’est avérée payante puisque finalement l’AFMP a pris son essor sans renier ses valeurs.

Et, près de 30 ans après sa fondation, elle s’est développée et a su faire adhérer à sa vision d’autres administrations que le seul ministère de la défense tels que le ministère de la justice, le CNRS, l’INRAE…ainsi que des institutions culturelles, des universités et écoles d’enseignement supérieur.

Elle exerce aujourd’hui son activité sur plus de 50 sites et emploie une cinquantaine de collaborateurs.

 

[1]        Liste des autres membres fondateurs :

  1. Jean-Pierre THOMAS, Médecin Général Inspecteur (2ème section),
  2. Francis GILLON, Ingénieur Général de l'Armement (2ème section),
  3. Gérald HAGUENAUER, Médecin Général (2ème section),
  4. Jean-Pierre ANGLADE, Médecin Général (2ème section),
  5. Jean BEAURY, Médecin Général,
  6. Jacques BEAUVAIS, Ingénieur en Chef (CR),
  7. Pierre GRISOT Magistrat retraité,
  8. Thierry NOUAILLE DE GORCE, Colonel (CR),

 la « Garantie médicale et chirurgicale » représentée par M. Guy BELLOCQ officier de réserve et directeur d’une société de médecine du travail

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